Cet appareil APS, utilisant les films IX 240 (produisant des négatifs de 16,7 x 30,2 mm et doté d'une piste magnétique), est à la fois très singulier et historique en tant qu'appareil de transition.

Il offre en effet un petit écran LCD couleur, de 24 x 36 mm (on ne se refait pas), permettant de contrôler le résultat de la photo argentique faite. Cet écran ne sert pas de viseur, mais uniquement de "contrôleur du travail fini" ; et cela pour une seule photo, celle qui vient d'être prise !

Et malgré l'étrangeté de cet écran d'appareil numérique (APN) sur un appareil argentique, on doit reconnaître que les ingénieurs avaient pourtant "fait fort" en intégrant, outre les caractéristiques APS usuelles, d'autres bien utiles tel le choix à posteriori du format de sortie (classique, 16 x 9 ou carrément panoramique)… même s'il ne s'agit que d'un masquage n'intervenant qu'au tirage !

L'Advantix Preview permet même d'intervenir sur la photo qui vient d'être prise en décidant, a posteriori, du nombre de copies que l'on souhaite voir tirer lors du développement. Petite subtilité de cette dernière option : il est possible d'indiquer qu'on ne souhaite pas tirer cette photo (en choisissant zéro comme nombre de copies à tirer) ; cela n'efface pas le négatif, bien sûr, mais indique au robot de tirage de passer outre. Il est aussi possible d'indiquer que l'on souhaite un tirage plus clair ou plus foncé, cela sera enregistré sur le film et fournira l'information utile au robot de tirage ! Autre fonction : un titre (à choisir parmi un nombre restreint de propositions) peut aussi être ajouté à la dernière photo exposée ; il sera imprimé au dos de la photo, avec la date et l'heure de prise de vue.

Il n'est pas étonnant que l'on ait peu parlé de cet appareil : le format est un format amateur ; l'APS avait rapidement montré ses limites et surtout n'avait pas tué le 135. Et pourtant cet appareil est suffisamment étrange pour émettre quelques réflexions à son sujet : alors que les APN sont déjà bien présents sur le marché en 2000 (débuts vers 1996), on s'étonne de ce choix tardif de Kodak. L'idée de cet appareil de transition n'est toutefois pas stupide, mais son apport en termes d'innovation est limité !  Ce fut probablement une mauvaise affaire commerciale, sauf à conserver pour une année ou deux quelques dizaines de milliers de clients acquis provisoirement à l'APS. On ne s'étonne pas qu'avec de tels choix Kodak ait été tiré graduellement vers la porte de sortie.